Engelbert Kaempfer (1651-1716)
 
 
 
 

omslag
 
 

 Traduction texte "Amoenitatum Exoticarum"
(p.811 -813) concernant le Ginkgo :





Ginkgo, ou Ginan, communément Itsjo
 

Genre de noyer aux feuilles semblables à celles de la capillaire.
Il atteint les dimensions d'un beau noyer ; le tronc est long, droit, épais, rameux ; l'écorce devient grise, crevassée & lacuneuse lorqu'il vieillit ; Son bois est léger, peu dense, peu résistant ; le coeur est tendre, poreux.
Selon l'emplacement des feuilles sur les rameaux, elles poussent isolément ou regroupées (3,4). La longueur du pétiole varie de la taille d'un pouce à celle d'une paume, il est resserré à son extrémité, et se prolonge par le corps de la feuille. La feuille étroite à la base s'élargit à l'image de celle de l'Adiantum jusqu'à trois à quatre pouces ; son bord est arrondi, irrégulier, marqué d'une incision médiane profonde, elle est mince, plate, gauche, d'une couleur vert pâle, virant au brun terreux à l'automne, finement striée, dépourvue de fibres et de nerfs, ses faces sont identiques, la base supérieure est concave.

A la fin du printemps, l'extrémité des rameaux porte des châtons remplis d'une poudre fine. Le fruit charnu, dense est rattaché par un pédoncule long d'un pouce à l'endroit d'où naissent les feuilles, et ressemble aussi bien par sa forme ronde et allongée, que sa taille, sa surface rugueuse d'un jaune pâle à une prune de Damas ; l'enveloppe est charnue, riche, blanche, d'un goût très âpre, fermement adhérante à la noix qu'elle contient, à moins qu'on la sépare en la laissant pourrir & qu'on l'agite dans l'eau, comme on le fait pour Areca Indica.

La noix s'appelle Ginnaù, elle ressemble aux pistaches (que les Perses nommaient Bergjès Pistàï), mais  est presque deux fois plus grosse, a l'aspect d'un noyau d'abricot, avec une coque de bois mince, fragile, claire ; le noyau blanc renferme une unique amande à la saveur douce et facile à extraire, sa chair est ferme.

Consommées au cours du déjeuner, elles en facilitent la digestion, et réduisent les ballonements provoqués par la nourriture : c'est pourquoi elles sont proposées aux invités au cours du second service d'un repas. Les amandes ont un usage varié en cuisine, depuis qu'on a découvert qu'on pouvait les cuire ou les griller. Elles sont peu onéreuses à l'achat, une livre belge coûte environ deux drachmes d'argent.

(E. Kaempfer, 1712)
 

Merci à Claude Roedlich ( traduction ).
 
 

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© Cor Kwant
 
 

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